En longues robes drapées, des jeunes femmes hiératiques, magnifiquement parées des créations de Francesca Amfitheatrof, s’offrent aux regards, dans les alcôves du Dar El Bacha. Cette ancienne demeure seigneuriale, devenue le musée des Confluences, est un trésor méconnu au cœur de la cité ocre. La chanteuse Kylie Minogue et Riley Keough, la petite fille du King Elvis Presley, semblent éblouies par les bijoux, comme par le lieu magnifiquement décoré de zelliges arabo-andalous, de boiseries, de plafonds en cèdre ouvragés et d’ornements de stuc.

Juste avant le dîner, imaginé par Yannick Alléno, alors que les invités sirotent des citronnades à la menthe, Francesca Amfitheatrof prend la parole pour définir le mot "Spirit", "esprit" en français, dont elle a baptisé sa nouvelle collection : "Spirit, c’est un état d’esprit, l’énergie d’un parcours, une vision, une détermination. L’idée que nous sommes aux commandes de notre destinée. L’esprit de Louis Vuitton, c’est d’abord celui de l’aventure."

Une définition qui s’applique parfaitement aux parures présentées, dès le lendemain, dans l’écrin du Royal Mansour, lieu créé par le roi Mohammed VI. Mis en lumière dans une élégante scénographie de plumes, de fleurs et de roches signée des frères Campana, les joyaux fascinent.

Le collier Destiny se distingue par une construction géométrique de triangles endiamantés et de diamants en Fleur de Monogram qu’un appairage de rubis du Mozambique fait flamboyer. En son centre, un rubis exceptionnel de plus de 10 carats magnifié par une rare taille émeraude.

Quant au collier Grace, il enroule ses deux ailes de phénix autour du cou pour symboliser la renaissance et un nouvel essor. Formé d’un double V, l’un en diamants baguettes taillés sur œuvre, l’autre en torque torsadé de diamants ronds à la très belle souplesse, il atteint son apogée avec une impressionnante tsavorite détachable, de 65,26 carats. Sa conception a demandé 2.000 heures de travail.

Quant au somptueux plastron Radiance, il semble une seconde peau d’or et de platine, armure et tentation tout à la fois. "J’ai utilisé cette forme dans de nombreuses pièces en jouant sur des triangles de différentes tailles, observe Francesca Amfitheatrof. On y lit le V de Vuitton, qui évoque une flèche, le premier symbole graphique conçu par l’homme, une direction à suivre, un mouvement perpétuel." Nul doute qu’avec cette quatrième collection, Francesca a, elle aussi, envoyé sa flèche créative sur une trajectoire parfaite.
