Rien de plus romanesque que le destin fulgurant de cette princesse de France née en exil, à Palerme, le 3 avril 1812, tandis que Napoléon s’apprête à lancer sa terrible campagne de Russie. Petite-fille de Philippe Egalité par son père, le futur roi Louis-Philippe, et petite-nièce de Marie-Antoinette par sa mère, née Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, Louise d’Orléans grandit au sein d’une famille unie où l’éducation occupe une place majeure. Elle a deux ans lorsque l’Empire laisse la place à la restauration et que sa famille s’installe à Paris, avant de retrouver l’exil, cette fois en Angleterre, au moment des Cent jours.
En 1817, enfin c’est l’installation définitive à Paris. Tout comme sa jeune sœur Marie qui sera la première sculptrice romantique, Louise suit les enseignements des peintres Ary Scheffer et Pierre-Joseph Redouté. Quant à son professeur d’histoire, il a nom Michelet. Sensible, très cultivée, au fait des questions politiques qui agitent l’Europe, la princesse Louise n’a qu’un défaut, sa grande timidité. Pourtant, la révolution de 1830 la sort de l’ombre en propulsant son père sur le trône. Elle est désormais l’aînée des filles de France. Et Louis-Philippe a besoin de se faire accepter parmi les dynasties au pouvoir en Europe. A l’instar d’un autre souverain tout neuf, Léopold de Saxe-Cobourg, élu roi en 1831 par le congrès national qui a proclamé l’indépendance de la Belgique contre les Pays-Bas, le 4 octobre 1830. Quoi de mieux qu’une alliance matrimoniale entre les deux monarchies libérales du vieux continent pour s’épauler l’une l’autre.
Louise sera la première reine des Belges. Le mariage entre la princesse catholique et le souverain luthérien de vingt ans son aîné a lieu au château de Compiègne, le...
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