Il lui a dit "je t’aime" lorsqu’ils étaient enfants. Depuis, la narratrice du nouveau roman d’Agnès Desarthe nourrit une fascination irrationnelle pour Étienne, le frère de l’un de ses camarades d’école. À plusieurs étapes de leurs vies, qui se succèdent ici telles les pistes d’un album musical, elle recroise cet homme qui la confronte au temps qui passe et à l’équation fragile de nos existences. Peu à peu, les séquences qui semblaient disjointes se relient en un tournoiement enchanté : le chaos devient puzzle, la mémoire danse avec l’oubli, nous offrant des phrases d’une beauté percutante que l’on aimerait garder, pour toujours, près de soi.
L’éternel fiancé, par Agnès Desarthe, L’Olivier, 256 p., 19 euros.
