Son père, mort un jour de Saint- Valentin 1962 à Alger, aura façonné Jean-Paul Mari, devenu reporter alors qu’il se destinait à être soignant. De son arrivée à Marseille, jusqu’aux missions de terrain lorsqu’il décide de changer de vie — le Liban en 1982, l’Amazonie en 1989, Israël, la Palestine, l’Irak… —, les paysages et les visages défilent, tous emportés par l’Histoire, la grande comme la petite. Et c’est la plume du narrateur qui les restitue, tâchant parfois de les comprendre, mais surtout de les fixer. Dans ce récit organique, rythmé et impeccablement conduit, le lecteur a enfin l’opportunité de pénétrer quelques-uns des secrets d’une profession essentielle : celle qui raconte le monde.

Oublier la nuit, de Jean-Paul Mari, Buchet-Chastel, 272 p., 18 euros.