Fidèle à son art de raconter des histoires en vers libres, Stefano Massini s’est lancé dans un récit presque mythologique des tout débuts de la bombe atomique. Sans réduire la funeste aventure à la simple figure de Robert Oppenheimer, directeur du projet Manhattan, l’auteur revient notamment sur l’implication de plusieurs scientifiques hongrois dans ces recherches. Tous d’origine juive et surnommés "les Martiens" par leurs collègues américains, ces personnages sont dépeints à travers leur langue, leur culture et leur humour yiddish. Leur intériorité émeut tout autant que leur génie, et cet ouvrage se révèle, au cœur de l’atrocité du monde, plein d’humanité.

Manhattan Project, par Stefano Massini, traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Globe, 352 pages, 23 euros.