Qui est Juan Ortega, vieux monsieur discret de 89 ans et ancien chef d’un restaurant sur les quais de Seine ? Quels secrets sa mémoire abrite-t-elle ? Pour le savoir, direction Séville, en 1925, alors qu’il est encore adolescent et entre au service du fameux et valeureux torero Ignacio Sánchez Mejías, marié à une cousine de sa mère. Il ignore qu’il va trouver auprès du maestro un mentor, une famille, un ami en la personne du poète Federico García Lorca, et un grand amour pour Encarnación, danseuse de flamenco. Il ne sait pas non plus qu’il voyagera à Madrid, Paris et New York, dans l’insouciance feinte de ces Années folles où le spectre des guerres passées et à venir hantait chacun. Une traversée haletante du siècle qui interroge la gloire, la passion, le sens de la vie.

Les sacrifiés, de Sylvie Le Bihan, Denoël, 384 p., 20 euros.